J 'ai trouvé cet hommage sur un forum et ai voulu vous le faire partager:âmes sensibles,s'abstenir.Les larmes coulent toutes seules à la lecture;
C’était un matin pluvieux, comme si le temps lui-même savait ce qu’il en était de ce jour pour moi.
Je les vois venir, je n’ai pas tout de suite compris.
Ce câlin, cette laisse, cette muselière, puis cette piqure… elle m’a dit : « ne t’inquiète pas, tout va aller très vite », mais moi, je n’ai pas compris.
cette aiguille dans mes veines, cette substance, doucement, me faisant partir.
Elles n’étaient pas fiers, ho non vraiment, elles n’étaient pas fiers.
Mais qui aurait voulu de moi ?
j’étais un gros mâle rott, impressionnant, ayant apparemment déjà mordu.
On n’a jamais su si c’était vrai, moi seul le savait, mais comment leur dire ?
Mon maitre n’a en tout cas jamais appelé pour prendre de mes nouvelles et n’a jamais souhaité me récupérer…
en qui faire confiance désormais ?
je ne garderais que ces derniers souvenirs : ce câlin avec l’employée, cette muselière, cette piqure pour me tranquilliser, elle voulait que je parte dans les meilleures conditions, puis à nouveau un gros câlin, ces bisous, puis ce départ.
Pourquoi m’a-t-elle laissé seul pendant un instant ?
Et soudain…
cette sensation, doucement, que tout parait loin.
Cette impression, que d’un coup, se rendre compte qu’on est rien.
Ce dernier souvenir ; qu’il parait loin le hurlement des autres chiens.
Elle est revenue, pour un dernier câlin, avant la dernière piqure. Elle le savait elle que c’était la fin, mais moi, comment pouvais-je le savoir ? Elle ne voulait pas que je parte seul. Mais je sais qu’au fond d’elle, c’était dur. Je sais qu’elle s’est retenue, peut être ne voulait-elle pas craquer devant moi, juste m’accompagner dans ce dernier voyage…
Et doucement, je sens ma tête qui retombe au sol, pour la dernière fois.
Je sens sa main sur mon visage, pour la dernière fois.
Mes yeux qui clignent, pour la dernière fois.
Ce battement de cœur, pour la dernière fois…
s’en est finit…
Le vétérinaire qui constate la mort, avec un air désolé. Désolé de m'avoir euthanasié...
Je suis partie, mais elle a toujours les mains sur mon corps, comme si elle attendait l’ultime vérification.
Ca y est, s’en est fait.
Même parti, je les vois aller chercher ce sac plastique. Je les vois me mettre dedans, en boule, comme si…
Je le sais, l’une d’elle a retenu fort ses larmes.
Elle ne le voulait pas, mais savait ce qui m’attendait de l’autre coté. Une vie en box, pendant des années, jusqu’à la fin ?
Qui aurait voulu de moi, la question revient à nouveau.
Et là… je sais qu’elle a eu juste l’envie de revenir en arrière, se dire qu’on va trouver une solution, même pour un rott soi-disant mordeur… juste envie de se dire qu’on lui donne sa chance à lui aussi… puis juste se dire que des rotts, il y en a peut être des dizaines, des rotts sans problèmes, qui attendent leur tour, et pour certains, qui ne le voit jamais venir. Et juste se dire, une dernière fois : Qui aurait voulu de moi ?
Mais c’est fini, le congèle se referme, mais malgré tout, je sais, moi, la haine qui la hante. Je la ressens, cette haine qu’elle a, je sais qu’elle s’en veut que je sois tombé sur un con ; sur un incapable qui n’a pas su me gérer, mais surtout, qui n’a pas su me défendre et qui m’a abandonné.
Qui leur a laissé faire le sale boulot, car il n’avait même pas les cou*** de le faire, lui, et de m’accompagner jusqu’au bout.
Mais maintenant c’est finit, je m’en suis allé, discrètement, mais en luttant…
je m’en suis allé vers ce monde qu’on dit meilleur…
La ou personne ne me jugera…
Après tout, je n’étais qu’un rott, qu’une sale gueule…
mais pas pour elles…
Je vous souhaite bien du courage, vous, autres rotts dans la misère, vous, qu’aucun maitre n’a voulu assumer, et d’avoir comme défaut une grosse gueule, un bon gabarit, et de faire peur, aider par les infos à la con, à une grande partie des gens.
Je vous dis Adieu, pour moi s’en est finit…